Pour ce qui concerne la situation de la femme sénégalaise, le contexte a été marquée par l’augmentation du nombre de femmes aux postes électifs. Cela est de bon augure pour l’accès des femmes aux espaces de décision afin de mettre en place des politiques publiques sensibles au genre. 44% des députés sont des femmes et le nombre d’élus municipaux suit la même tendance croissante. Malgré tout, le pays continue de figurer parmi les pays africains ayant le taux le plus élève de violences à l’égard des femmes malgré les importants efforts consentis et continus déployés par le gouvernement pour inverser la tendance. Entre autres initiatives majeures, le gouvernement a mis en place une ligne verte pour la dénonciation et le reporting des cas de violence à l’égard des femmes et des filles. Le pays a également lancé sa stratégie nationale pour l’abandon des MGF au Sénégal, ce qui constitue une avancée majeure confirmant l’engagement politique du gouvernement sénégalais.
Sur les questions d’éducation, il faut noter que le contexte a été marqué par une importante crise dans le secteur de l’éducation du fait d’un bras de fer entre les mouvements syndicaux et le gouvernement, qui a abouti à une longue grève a toutes les échelles de l’éducation. Cette crise dont la cause principale était la demande d’augmentation des salaires des enseignants (vielle demande des syndicats jusqu’alors non satisfaite par le gouvernement) a été décantée grâce a la COSYDEP (coalition en Synergie pour la Défense de l’Education Publique) dont ActionAid est membre.
En tant que secteur clé de l’économie sénégalaise, l’activité agricole a toujours été considérée comme réservée aux hommes. Bien que les femmes constituent encore une part considérable de la main d’œuvre agricole, elles ont moins de possibilités d’exploiter les ressources naturelles ou d’acquérir des terres. Par exemple, les hommes contrôlent 93,6% des surfaces cultivées contre 6,4%, pour les femmes avec 16,4% des ménages de petits exploitants dirigés par les femmes contre 83,6% par les hommes. Malgré un cadre légal favorable et des programmes initiés par le gouvernement sénégalais pour promouvoir une approche genre plus importante dans le secteur, les femmes restent encore très vulnérables dans le secteur agricole.